Lichens recoltes en Guinee francaise et en Cote d'Ivoire (Mission H. des Abbayes, 1948). I. Introduction. II. Le genre Usnea

Author:
Abbayes H. des & Motyka J.
Year:
1950
Journal:
Bull. de l'Inst. franc. d'Afrique Noire
Pages:
12(3): 601-610
Url:
thumb
Usnea, Si nous ajoutons aux espèces que nous venons d'énumérer Uleprosa MOT. , déjà connu du Fouta-Djallon, mais non revu par nous, nous arrivons à un total de quatorze espèces pour l'ensemble de la Guinée française et de la Côte d'Ivoire. Cette flore des Usnées paraît donc d'une richesse assez médiocre. Mais il est vraisemblable que ce chiffre sera dépassé par de futures récoltes. Une première constatation à faire est que, dans les territoires étudiés, le genre ne se trouve représenté qu'en altitude, paraissant complètement ou presque complètement absent des différents types de forêts de la plaine ( 1 ) . Il semble débuter aux environs de 400 m., altitude à laquelle deux espèces seulement ont été récoltées. Mais c'est dans la forêt brumeuse à Parinari excelsa, à partir d'environ 1.000 m., qu'il a son maximum d'épanouissement en espèces et en individus. On peut donc dire qu'en Afrique occidentale guinéenne, 11 est caractéristique de cette formation et de son étage. L'espèce ^a plus représentative semble être U. speciosa, par sa constance, son abondance et sa grande taille, qui imprime sa physionomie chevelue aux cimes de Parinari. Viendrait ensuite U. gigas. Si nous comparons les différents massifs montagneux entre eux (mis à part l'Orombo-Boka et la région de Da£ika$a, qui se trouvent à l'alti- tSQe la plus basse où nous ayons observé la présence des Usnées), nous constatons que quatre espèces sont communes aux trois massifs étudiés, que cinq sont communes au Tonkoui et au Nimba, et cinq présentes à la fois au Tonkoui et au Fouta-Djalon, mais elles existent également plus à l'Est et au Sud en dehors de notre territoire. Il semble donc, dans ces conditions, que l'absence de certaines espèces, dans l'une des régions montagneuses étudiées, soit plus apparente que réelle, et que la flore des Usnées soit homogène sur toute l'aire de la forêt d'altitude à Parinari excelsa. C'est une flore typiquement africaine, mais sans grande originalité. En effet, aucune espèce ne s'est montrée nouvelle, ce qui est assez inattendu pour un pays encore inexploré au point de vue lichénologique. Une seule espèce peut être considérée comme endémique des régions guinéênnes, U. speciosa, qui n'était connue jusqu'ici que de l'île San Thomé, et dont l'aire s'étend maintenant jusqu'au Fouta Djalon. Peut-être existe-t-il des formes micro-endémiques, gravitant autour d'U. africana, U. contorta, U. subleprosa, mais il est encore prématuré de vouloir les définir, ainsi que nous l'avons dit dans notre exposé systématique. Une espèce seulement est cosmopolite des régions chaudes, U. implicita. Les douze autres sont ou bien, pour la plupart, exclusivement africaines, ou présentes également dans la région australienne : U. contorta, U. pulvinata, U. trichodeoides, U, subleprosa. Cependant, il faut remarquer q u ' y , scutata, U. torrida et U. Ledienii sont des espèces rares dont l'aire géographique est, de ce fait, encore peu connue. Avant le présent inventaire, deux espèces seulement étaient déjà connues de Guinée française : U. leprosa et U. ajricana ; aucune ne l'était de Côte d'Ivoire. Toutes les autres, soit douze, sont nouvelles pour l'A. 0 . F. Ces récoltes montrent ainsi l'extension, vers les massifs montagneux du Nord du golfe de Guinée, d'une flore lichénique africaine sud-occidentale et australe mais, semble-t-il, appauvrie, du moins dans l'état actuel de nos connaissances.
Id:
21579
Submitter:
jph
Post_time:
Monday, 19 March 2012 08:52