Nous avons précédemment publié (1) une étude systématique et géographique détaillée de cette espèce méditerranéo-atlantique. Nous y avons indiqué que, dans le Massif Armoricain, elle était exclusivement maritime et que sa limite de répartition vers l'W et le N se situait à l'île de Groix (Morb.), dernière localité vérifiée avec certitude à cette époque. En effet les localités du Finistère citées par PICQUENARD (2) et celles de Basse-Normandie citées par MALBRANCHE (3) étaient à supprimer, comme ne se rapportant pas à cette espèce, mais à Cl. subcervicornis Kernst., ainsi que l'examen des herbiers ou exsiccata de ces auteurs nous l'avait montré. Cependant Cl. Nylanderi existe réellement dans le Finistère, où nous en avons découvert deux localités inédites, aux îles Glénans, en août 1949 : à la pointe du sémaphore de l'île Penfret et sur la côte S de l'île du Loc'h. Dans ces deux îles, il est abondant sous sa f. vulgaris des Abb., qui y forme des coussinets bien développés, reposant sur des dalles granitiques, plates ou légèrement en cuvettes, décomposées superficiellement en arène humifère très peu épaisse. Il y croît associé à Cladonia foliacea Schær. var. alcicornis Schær. et Cl. rangiformis Hoffm. var. pungens Wain. Comme il est très probable, ainsi que nous l'avons indiqué dans notre travail précité, que les localités belges, anglaises et danoises indiquées pour cette espèce sont erronées, les îles Glénans constitueraient actuellement sa limite absolue de dispersion vers le N. Ce Lichen suit ainsi la même règle de répartition qu'un groupe de 14 espèces vasculaires méditerranéo- atlantiques qui, dans l'Ouest, se localisent d'abord sur la côte, puis quittent le continent, pour terminer ensuite dans les îles leur aire de répartition vers le N (4).